18 avr. 2016

Mon premier accompagnement en maternité - la naissance

J'ai déjà écrit ici et ici les deux premières parties de ce récit d'accompagnement à la maternité au mois de janvier.
Suite à ces posts, la maman du petit garçon m'a dit qu'elle aimerait que j'écrive aussi la naissance de son enfant. Elle pensait que ce serait chouette d'avoir mon point de vue et surtout que les lecteurs de ce blog aimeraient sûrement savoir en quoi consistait mon accompagnement à la maternité. 

Source: Pinterest
Alors en fait... non. Et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, l'histoire de naissance de ce bébé appartient à ses parents, et à ce bébé. C'est leur histoire, leur ressenti. Je n'ai pas envie de décrire ici leur vie privée.
Ensuite mon ressenti personnel, notamment dans mes interactions avec les parents, ne regarde personne d'autre que moi... et ces parents. 

On touche au professionnalisme, je pense. Et si je peux te décrire mon état de stress et d'excitation en me rendant à cet accouchement, le reste est confidentiel. Les doulas se doivent d'être discrètes.
Enfin chaque naissance est différente. Ce que je fais pour un accouchement n'aura peut-être pas lieu d'être pour un autre parce que la maman n'aura pas besoin du même accompagnement ou des mêmes gestes, de la même présence ou de la même écoute, parce que le papa sera comme ceci ou comme cela, parce que la structure où prendra place la naissance sera différente.
Et enfin le temps, la durée varie d'un accouchement à l'autre. Je peux partir sur un accouchement qui dure deux heures comme je peux rester trois jours aux côtés des parents. Et dans un laps de temps aussi variable, je peux faire bien des choses différentes.
Pour toutes ces raisons, je ne te raconterai pas la naissance même de bebe I.


Mais je peux tout de même te parler de ce que je fais ou peux faire lors d'un accouchement.
Et c'est certain que ce sera un peu basé sur ce que j'ai vécu lors de cette naissance.

Comme doula, mon rôle premier est d'être là pour les parents. Je suis avec eux, à cote d'eux dans l'aventure de la naissance de leur enfant. Je les accompagne. Je ne suis pas un bouledogue face l'équipe médicale, je ne suis pas contre les sage-femmes, ni les médecins. Mais il est parfois plus facile pour les parents d'ouvrir le dialogue avec les soignants quand ils se sentent épaulés et soutenus dans leurs choix et leurs envies.
Je suis là pour prendre le relais si le papa est fatigué. Et je suis aussi là pour permettre au papa de se consacrer à sa compagne sans stress, sans se sentir abandonné dans un hôpital, en proie lui aussi à des émotions diverses, face à une aventure encore inconnue, aux côtés d'une future maman qui parfois déguste un peu. 
Et pour cette naissance particulière, je crois que les parents sont d'accord pour que je te le confie, j'étais présente pour les rassurer. Comme professionnelle de la naissance, je sais si la naissance se déroule bien. Si je ne stresse pas, c'est que tout va bien et qu'ils n'ont pas s'inquiéter. Et si tu veux vraiment tout savoir, c'est exactement le rôle de la doula, être là calme dans un coin pour diminuer les hormones de stress. Alors leur demande d'être accompagnés à l'hôpital, formulée de cette manière, m'a fait très plaisir.

Concrètement aussi, je ne quitte pas la maman, jamais. Sauf si elle le demande évidemment.

source: doulaamelia.com 

Dans ce cas de naissance, on attendait que bébé se décide à naître naturellement. Alors on a beaucoup parlé de tout, de rien. De la naissance à venir. De la grossesse qui s'achevait et de ce parcours qui menait les parents aux portes d'une vie à trois. Des espoirs, des rêves, du futur. Les discussions ont par moment été intenses, profondes et réfléchies, et à d'autres moments aussi on a rit. Parce que le lâcher prise, c'est essentiel lors d'un accouchement.

Avec la maman, on a fait de la relaxation. On a également fait de la visualisation.

On a marché des kilomètres dans les halls de l'hôpital. On a escaladé puis redescendu un milliard de marches. Quand je te disais qu'il faut une sacrée condition physique pour accompagner les naissances!

J'ai massé la maman . Et j'ai discuté avec la papa des massages simples qu'il pouvait faire lorsque je ne serai pas là.

On a mangé à la cafétéria de l'hôpital. On a grignoté dans la chambre de maternité. J'ai rempli des tasses de tisanes pour la maman.

Parfois, j'ai proposé de laisser les parents seuls parce que nous sommes restés longtemps à attendre. Afin qu'ils puissent se retrouver et avoir du temps. J'ai passé ces quelques jours à leurs cotes sur un fil pour prendre à la fois soin d'eux tout en leur laissant de la place. Sans envahir leur espace.

Enfin, j'ai tenté du mieux que je pouvais d'être à l'écoute des deux parents. De comprendre leurs besoins et leur attentes. 
Mes bras ont enveloppés et consolés, mes oreilles ont recueillis les confidences, mes yeux ont guetté les vagues sur ce ventre tout arrondi, avec des mots confiants ma bouche à rassuré,... et ma tête sans s'en apercevoir à enregistré milles informations et déduit beaucoup de choses.

Source: doulaamelia.com

Et quand ce bébé à été né, j'ai confortablement installé la nouvelle famille dans sa chambre de maternité, j'ai pris quelques photos. J'ai préparé des tartines de miel et des tasses de café... Au passage j'ai sniffé ce petit bébé et quand tout le monde a été écouté et repu, je suis partie sur la pointe des pieds pour les laisser se reposer à trois.

Voilà ce qu'une doula peut faire à la maternité.
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